Le mobile à questions

L’année de mon diplôme, je travaillais le midi
dans une école primaire, le sexisme était
très présent dans la cour de récréation, des
insultes homophobes fusaient lors de parties de football. D’après certains travaux d’élèves,
je remarquais encore que les élèves avaient
des idées et des représentations de genres
très stéréotypés. Ce constat m’a amené à
imaginer un objet qui pourrait accompagner
et faciliter les débats en milieu scolaire, avec
l’intention d’aborder les inégalités de genres.


Des stéréotypes ancrés

Le mobile à questions propose un espace
d’expression collectif qui permet à chacun·e
de se questionner et de s’exprimer sans s’exposer. Il est mobile pour circuler de classe
en classe et à travers l’école. Il possède trois
panneaux. Sur le tableau de craie, on écrit
la question visible par la classe. Le panneau
d’affichage accueille la documentation en
lien avec la thématique. Le panneau de
réponse peut accueillir différents modules
de réponse adaptés aux âges et aux envies
des élèves.
Le premier module de réponse imaginé est composé de tuiles de couleurs ayant des faces bleues et jaunes. On associe la couleur à une réponse, souvent «oui» ou «non». Les réponses sont anonymes, car les élèves sont cachés par l’objet lorsqu’ils votent et tournent la tuile de leur choix. Chacun·e peut donner son avis sans avoir peur d’être jugé. Ce système de réponse est binaire. Le but est de se questionner, non d’avoir les réponses.
Le premier module de réponse imaginé est composé de tuiles de couleurs ayant des faces bleues et jaunes. On associe la couleur à une réponse, souvent «oui» ou «non». Les réponses sont anonymes, car les élèves sont cachés par l’objet lorsqu’ils votent et tournent la tuile de leur choix. Chacun·e peut donner son avis sans avoir peur d’être jugé. Ce système de réponse est binaire. Le but est de se questionner, non d’avoir les réponses.

Le questionnaire de l’univers évolue
En 2023, dans le cadre de la résidence «Création en cours» proposée par les Ateliers Médicis, j’ai pu intervenir à l’école Langevin-Wallon, une semaine par mois pendant 6 mois avec une classe de CM2. Nous avons abordé les inégalités de genres en expérimentant Le mobile à questions. Les élèves ont renommé le module de réponse, Le questionnaire de l’univers. Les ateliers proposaient différentes manières de transmettre un message.
En mars, par groupe, les élèves se sont mis à la place des usager·ères puis des designeur·euses. Iels ont émis des intentions auxquelles ont dû répondre les designeur·euses. Chaque groupe a répondu à la demande d’un autre groupe. Il y a eu deux propositions pour le nouvel objet-réponse du mobile à questions et deux propositions pour un objet de communication pour l’école.
De la conception à la réalisation des maquettes, par groupe, les élèves sont passé·es par les étapes de travail des designeur·euses. À l’aide d’un carnet pour les guider, iels ont dû réfléchir au but de leur objet, à son fonctionnement, à sa forme et sa couleur.



Le tableau de couleurs
Est-il possible d'impliquer les élèves dans les prises
de décision concernant la vie de l’école ?
Les élèves ont imaginé un système de réponse plus complexe que oui et non. Ce dispositif a été pensé pour pouvoir ouvrir les questions au cycle entier plutôt qu’une seule classe, c’est à dire tous les CM (environ 90 élèves). Le tableau de couleurs propose cinq colonnes : des choix, des catégories, etc. dont on choisit l’intitulé. Les questions concernaient plus des décisions de vie collective dans l’école, par exemple choisir une activité dans la cour de récréation mais aussi d’organiser des activités comme un atelier d’écriture ou un jeu. Il est possible d’écrire au feutre effaçable sur les pions de couleurs, ce qui permet de personnaliser les réponses.
Son usage est encore en cours d’expérimentation.

Différents usages à imaginer
Il permet de mettre en place des activités collectives. Par exemple, à la manière d’un cadavre exquis, les élèves peuvent créer un scénario pour écrire une histoire.
Le scénario comprend une période, un contexte, un ou des personnage(s), un but et des péripéties.
Chaque enfant peut écrire un de ses éléments sur le pion de couleur correspondant et venir le fixer à l’emplacement de son choix dans la colonne associée. Ainsi, petit à petit, les pions des enfants viennent se mélanger les uns aux autres pour créer différents scénarios.

https://www.ateliersmedicis.fr/le-reseau/projet/dispositif-mobile-questions-26647
Septembre 2022 - juin 2023