Les boîtes aux lettres collectives ont été pensées pour s’intégrer dans un espace partagé. Que ce soit dans une école, une entreprise, un hôpital, ce dispositif doit permettre des connexions inattendues entre des personnes d’un même établissement. L’idée est qu’une personne ou un groupe puisse déposer du courrier anonymement sans destinataire précis dans l’une des boîtes.

Le dispositif a été intégré dans l’école maternelle et primaire la Montat à Saint-Étienne. Son utilisation a évolué pour s’adapter aux élèves de maternelle et de primaire. Chaque classe possède une boîte aux lettres. Le système indiquant la présence de courrier a été simplifié, les boîtes étant à l’horizontale lorsqu’elles sont vides et à la verticale lorsqu’elles sont pleines.

Un espace
de rencontre

Pour les maternelles

Les boîtes aux lettres se situent dans une cage d’escalier dans un bâtiment qui fait la jonction entre l’école maternelle et primaire.

Les maternelles sont excitées à l’idée de rencontrer les grands lorsqu’ils vont chercher leurs courriers. Grâce au système de basculement des boîtes pour signaler la présence ou non de courrier, les enfants remarquent de loin lorsque la boîte aux lettres est remplie et vont impatiemment prévenir leur professeur.

Au-delà d’un moyen de communication, l’espace des boîtes aux lettres est un endroit où vont toutes les classes au moins une fois par semaine. C’est aussi un lieu de rencontre pour toutes les classes. 

Pendant la crise sanitaire

Avec la crise sanitaire, ces boîtes aux lettres sont arrivées au bon moment. Les classes qui avaient l’habitude de se rencontrer, par exemple, lors d’une lecture des CM2 pour les CP, se sont retrouvées isolées sur les temps de travail ou de récréation.

Les boîtes aux lettres leur ont permis de communiquer et de garder ce lien entre les classes. Ils se sont par exemple souhaités la bonne année ou envoyé des devinettes.

Maintenant que les restrictions se sont levées, les classes vont pouvoir à nouveau se rencontrer. L’espace accueillant les boîtes aux lettres est aussi un point de rencontre commun à toutes les classes, maternelle et primaire confondus.

« Je suis un objet qui sert à communiquer »

Les enseignant·es ont déposé des photos d’elleux enfants dans les boîtes aux lettres. Le but est de découvrir l’individu mystère en découvrant diverses informations sur son physique et sur ses goûts. Iels recevront plusieurs défis qui leur permettront de trouver les informations nécessaires pour identifier la personne. La maîtresse qui a organisé cette activité pour toutes les classes a réussi à faire travailler les enfants sur différentes matières en leur donnant l’impression de jouer. J’ai pu assister à une activité avec les CP-CE1 et leur maîtresse qui a créé le jeu. Les enfants semblent très investis dans la découverte de cet individu mystère et sont attentifs au moindre indice. Iels m’ont même suspecté de l’être lorsque je me suis présentée. Leur deuxième défi portait sur les sciences. Iels devaient associer des détails de pelage à des animaux.

Je lui demandais à la fin de l’activité si les enfants participaient toujours autant. Elle me répondit que non. Le contexte du jeu ne leur donne pas l’impression de travailler, iels sont plus intéressé·es et participent plus facilement.

La maîtresse leur demande, en levant la main, lorsqu’iels donnent une réponse, d’argumenter. Iels doivent s’écouter les un·es les autres. Ils peuvent donner des contre-arguments afin d’expliquer leur désaccord.

La directrice de l’école me confiait que ce genre de projet participait à donner un sentiment d’appartenance aux élèves. Ils se retrouvent collectivement pour atteindre un but commun.